B i o g r a p h ie de
Marie-Joseph Corrivaux
La légende, la véritable histoire
Connue sous le nom légendaire de La Corrivaux, Marie-Joseph Corrivaux est native de Saint-Vallier. L’histoire de cette femme, dont la famille vit en bordure de la rivière Boyer, se confond avec la légende. C’est surtout après la publication du livre « Les Anciens Canadiens » de Philippe Aubert de Gaspé en 1863 que le destin de cette femme se mêle à l’imaginaire populaire.
Qui est Marie-Joseph Corrivaux?
Fille du cultivateur Joseph Corrivaux et de Marie-Françoise Bolduc, Marie-Joseph Corrivaux est née le 14 mai 1733. Le 17 novembre 1749, elle épouse le cultivateur Charles Bouchard. De cette union naissent trois enfants, Françoise, Angélique et Charles. Mais onze ans plus tard, son mari décède de causes naturelles. Après une période de veuvage d’un peu plus d’une année, elle se remarie le 20 juillet 1761 avec le cultivateur de Saint-Vallier Louis-Étienne Dodier.
Les châtiments au temps du Régime anglais
Au matin du 27 janvier 1763, Louis-Étienne Dodier est trouvé mort. Les circonstances de son décès sont obscures. La cour militaire toujours en place à l’époque mène l’enquête. Parmi les principaux suspects, on cite Joseph Corrivaux et sa fille. On intente alors un procès le 29 mars 1763 à Joseph Corrivaux au cours duquel il est reconnu coupable du meurtre de Louis-Étienne Dodier et condamné à mort. Sa fille est aussi condamnée, mais au fer rouge et au fouet. Cependant ces sentences ne sont pas exécutées. Joseph Corrivaux avoue son innocence et dénonce alors sa fille Marie-Joseph. Un second procès est alors intenté mais cette fois contre Marie-Joseph Corrivaux.
Le procès de Marie-Joseph Corrivaux
Le procès de Marie-Joseph Corrivaux a lieu dans une salle du monastère des Ursulines et devant le lieutenant-colonel Roger Morris. Au terme de ce procès, la femme avouera avoir tué son mari avec une petite hache. Malgré le fait qu’elle ait été défendue par le procureur Jean-Antoine Saillant, l’accusée est condamnée à la pendaison le 18 avril 1763. On ordonne que son corps soit suspendu dans une cage aux Buttes-à-Nepveu sur les Plaines D’Abraham et exposé dans une cage à Pointe Lévy.
La Corrivaux dans l’imaginaire
Dès sa mort, Maie-Joseph Corrivaux entre dans la légende, mais elle prendra une place encore plus importante dans l’imaginaire à partir des années 1860.
Dans l’ouvrage Le Chien D’or de William Kerby publié en 1877, La Corrivaux est une sorcière qui se spécialise dans la préparation de poisons. Louis-Honoré Fréchette et James MacPherson reprennent cette version. La légende se répand que La Corrivaux a tué ses trois maris.
Le personnage de La Corrivaux a suscité une étonnante production d’œuvres d’art. Mentionnons un hachoir à tabac datant du XIXe siècle et découvert à Saint-Michel-de-Bellechasse et conservé au Musée Canadien des civilisations. Une sculpture de l’artiste Alfred Laliberté représente La Corrivaux. L’histoire de La Corrivaux a fait couler beaucoup d’encre comme en témoigne la publication d’une dizaine d’œuvres littéraires sur le sujet.